Les wagons sont bondés et le train s'immobilise à la façon d'un poumon
congestionné, rendant son dernier soupir.
Une voix, empesée de censure et très familière aux usagers, annonce un ralentissement de service, oh!
bonheur, sur l'autre ligne.
Tout en regardant autour de moi, je m'imagine la forme élancée des prochaines rames, dont le béat maire Tremblay discute avec de jouissives entreprises.
Je finis d'évaluer le nombre de têtes de pipes sur le quai. Il n'y en a
pas plus que les années auparavant.
Pourquoi ce qui presse tarde?
Le départ est lent et sourd.
Quoiqu'on ait retiré la moitié des bancs, ça déborde.
Avec mollesse, des fesses
et des ventres massent mon corps, comme une mer ballote les algues.
Un ballet
aux grasses effluves.
Sont debout et assis, des vieux et des jeunes obèses.
J'imagine des rames bedonnantes, creuses comme des tonneaux.
jeudi, décembre 09, 2010
Métro de Montréal, ça rame
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