Par Mario
Dufour
Dans la documentation de Langis+Gyr, le
fabricant des compteurs à radiofréquences qui fournit Hydro-Québec, on apprend
que la sécurité des données est assurée par la
solution Gridstream RF, qui utilise des algorithmes cryptographiques développés par la
firme de cybersécurité RSA et approuvés par la NSA.
(1)
La
NSA (National Security Agency) est une agence états-unienne d’espionnage. Elle
fait face à un scandale planétaire depuis qu’Edward Snowden, un sous-traitant,
a dénoncé en juin 2013 ses activités illégales. Elle enregistre toutes les
communications auxquelles elle a accès. Elle fait dans l’espionnage industriel.
Elle étudie vos comportements à partir des métadonnées même si elles sont cryptées.
(2) Mais pour y arriver, il lui a fallu tricher.
La
RSA serait complice, sinon infiltrée par la NSA. En décembre 2013, des chercheurs
ont dévoilé que la compagnie avait accepté de faire la promotion de services et
de systèmes de cryptage affaiblis en échange d’une dizaine de millions de
dollars. En mars 2014, il a été révélé que d’autres outils de la firme avaient
été savamment sabotés afin d’en permettre l’accès à la NSA. (3)
Lors
d’un débat sur la sécurité nationale et la vie privée en avril 2014 à la John
Hopkins University, on rappelait à l’ancien directeur de la NSA Michael Hayden,
les paroles de Stewart Baker, un ancien Conseiller général de la NSA qui disait
en novembre 2013 « Les métadonnées révèlent absolument tout à propos de
votre vie… Les humains, nous sommes si prévisibles que ça en est embarrassant. »
« C’est tout à fait vrai », répondit Hayden avant d’ajouter « On tue du monde sur la base de ces métadonnées. »
« C’est tout à fait vrai », répondit Hayden avant d’ajouter « On tue du monde sur la base de ces métadonnées. »
Hayden
était Directeur de la NSA en juillet 2001 lorsque Condoleeza Rice était
Conseillère de la Sécurité nationale de la Maison-Blanche. Hayden aurait
authentifié certaines sources des rapports des agences étrangères de
renseignement qui avertissaient de la préparation d’une attaque terroriste
impliquant l’utilisation d’avions comme missiles. Rice n’aurait pas cru bon d’en
tenir compte. Le 11 septembre 2001 arriva ce qui devait arriver.
En
2002, elle participa à l’autorisation de techniques de torture pour des fins
d’interrogatoires. La même année, Rice s’est aussi lancée dans une campagne de
peur contre Saddam Hussein imagée de nuages en forme de champignon.
Début 2003,
à la demande du Président Bush, elle aurait autorisé la NSA à mettre sur
écoutes les téléphones des membres du Conseil de sécurité à l’ONU, surveiller
leurs résidences, leurs bureaux et intercepter leurs courriels. Le tout en prévision
du vote sur l’invasion de l’Iraq, qui a fait plus de 500,000 morts cette même
année et qui continue à en faire une trentaine par jour en 2014.
En
2005, elle est nommée Secrétaire d’État et lors d’une entrevue à CNN elle fait
la promotion des activités de surveillance sans mandat de la NSA.
Le
9 juin 2013, Edward Snowden offre à la planète entière une première révélation.
Microsoft, Yahoo, Google, Facebook,
PalTalk, AOL, Skype, YouTube et Apple participent en connaissance de cause à
l’opération PRISM de surveillance de la NSA. Le document indique que l’entreprise
d’informatique en nuage Dropbox joindrait les rangs bientôt. (4)
Début avril 2014. La planète capote! Revenu Canada a fermé ses services
en ligne. On a découvert une faille dans le programme de cryptage OpenSSL.
Baptisée Bleedingheart, cette faille la NSA la
connaissait depuis deux ans et l'utilisait
à des fins d'espionnage. (5)
La poussière
n’est pas retombée qu’on apprend que Condoleeza Rice se joint au conseil
d’administration de Dropbox où elle prendra soin des droits des usagers
explique Drew Houston, le président de la firme. Une tempête et une vaste campagne
de boycottage s’amorcèrent sur le Net. (6)
Vous avez
juste intérêt à garder vos bobettes propres, vous pensez? Vous n’êtes pas
habilité-e à juger de ce qui est sale ou propre. Condoleeza si.